Logistique

Strike - Recueil d'articles


Mettre fin à toute complicité, arrêtez d’armer Israël

Nous relayons cet appel de nombreux syndicats palestiniens qui invite à participer activement à la solidarité internationale. Cette campagne a d'ores et déjà des échos au Royaume-Uni, en Belgique, en Italie et en Espagne.

Un piquet devant Instro precision (Royaume-Uni)

Israël a exigé qu'1,1 million de Palestinien·nes évacuent la moitié nord de Gaza alors qu’ils subissent des bombardements constants. Cette action impitoyable fait partie du plan d’Israël, qui a le soutien inconditionnel et la participation active des États-Unis et de la plupart des États européens, de mener des massacres sans précédent et atroces contre 2,3 millions de Palestinien·nes à Gaza et pour les nettoyer ethniquement et une fois pour toutes. Depuis samedi, Israël a bombardé Gaza de manière aveugle et intensive, coupant le carburant, l’électricité, l’eau, la nourriture et les fournitures médicales. Israël a tué plus de 2600 Palestinien·nes, dont 724 enfants, démolissant des quartiers entiers au ras du sol, anéantissant des familles entières et faisant plus de 10 000 blessé·es. Certains spécialistes en droit international ont commencé à mettre en garde contre les actes génocidaires commis par Israël.

Par ailleurs, le gouvernement de droite d’Israël a distribué plus de 10·000 fusils aux colons extrémistes en Palestine avant 1948 et en Cisjordanie occupée pour faciliter de nouvelles attaques et des pogroms contre les Palestinien·nes. Les actions, les massacres et les discours d’Israël indiquent son intention de mettre en œuvre sa deuxième Nakba promise de longue date, en expulsant autant de Palestinien·nes que possible et en créant un “Nouveau Moyen-Orient” dans lequel les Palestiniens·vivent perpétuellement dominé·es.

La réponse des États occidentaux a été un soutien total et absolu à l’État d’Israël, sans même un clin d’œil superficiel aux lois internationales. Cela a amplifié l’impunité d’Israël, lui donnant carte blanche pour mener sa guerre génocidaire sans limites. En plus du soutien diplomatique, les États occidentaux fournissent à Israël des armes, en sanctionnant l’opération des entreprises d’armement israéliennes à l’intérieur de leurs frontières.

Alors qu’Israël intensifie sa campagne militaire, les syndicats palestiniens appellent nos homologues internationaux et tous les peuples conscients à mettre fin à toute forme de complicité avec les crimes d’Israël, en arrêtant de toute urgence le commerce des armes avec Israël, ainsi que tout financement et toute recherche militaire. Il est maintenant temps d’agir. Les vies palestiniennes sont en danger. Cette situation d’urgence génocidaire ne peut être stoppée que par une augmentation massive de la solidarité mondiale avec le peuple palestinien qui puisse arrêter la machine de guerre israélienne. Nous avons besoin que vous agissiez immédiatement, où que vous soyez dans le monde, pour empêcher l’armement de l’État d’Israël et l’action des entreprises impliquées dans l’infrastructure du blocus. Nous nous sommes inspirés des mobilisations précédentes menées par des syndicats en Italie, en Afrique du Sud et aux États-Unis, et des mobilisations internationales similaires contre l’invasion italienne de l’Éthiopie dans les années 30, contre la dictature fasciste du Chili dans les années 70 et partout où la solidarité mondiale a limité l’étendue de la brutalité coloniale.

Nous appelons les syndicats industriels importants à :

  1. Refuser de produire des armes destinées à Israël.

  2. Refuser de transporter des armes pour Israël.

  3. Voter des motions dans leurs syndicats à cet effet.

  4. Prendre des mesures contre les entreprises complices impliquées dans la mise en œuvre de l’encerclement brutal et illégal par Israël, surtout si elles ont des contrats avec votre institution.

  5. Faire pression sur les gouvernements pour arrêter tout commerce militaire avec Israël et dans le cas des États-Unis, pour le financer.

Nous lançons cet appel, car nous voyons des tentatives d’interdire et de réduire au silence toute forme de solidarité avec le peuple palestinien. Nous vous demandons de faire entendre leur voix et d’agir à la lumière de l’injustice, comme les syndicats l’ont fait historiquement. Nous lançons cet appel dans la conviction que la lutte pour la justice pour la Palestine et la libération n’est pas seulement une lutte déterminée aux niveaux régional et mondial. C’est un levier pour la libération de tous les dépossédés et exploités du monde.

Le 16 octobre 2023

Signataires :

  • Fédération générale des syndicats palestiniens — Gaza
  • Syndicat général des travailleurs des services publics et du commerce
  • Syndicat général des travailleurs municipaux
  • Syndicat général des travailleurs d’école maternelle
  • Syndicat général des travailleurs de la pétrochimie
  • Syndicat général des travailleurs agricoles
  • Union des Comités des Femmes Palestiniennes
  • Syndicat général des travailleurs de la presse et de l’imprimerie
  • Fédération générale des syndicats palestiniens (PGFTU)
  • Syndicat général des enseignants palestiniens
  • Syndicat Générale des Femmes Palestiniennes
  • Syndicat Générale des Ingénieurs Palestiniens
  • Association des comptables palestiniens
  • Fédération des associations professionnelles qui compris
  • Association dentaire de Palestine – Centre de Jérusalem
  • Association pharmaceutique palestinienne – Centre de Jérusalem
  • Association Médicale – Centre de Jérusalem
  • Association des Ingénieurs – Centre de Jérusalem
  • Association des ingénieurs agronomes – Centre de Jérusalem
  • Syndicat des vétérinaires – Filiale de Jérusalem
  • Syndicat des journalistes palestiniens
  • Association des avocats Palestiniens
  • Association des infirmières et sage-femmes palestiniennes
  • Syndicat des travailleurs d’écoles maternelles
  • Syndicat des travailleurs des services postaux palestinien
  • Fédération des syndicats d’enseignants et d’employés des universités palestiniennes
  • Fédération Générale des Syndicats Indépendants
  • Nouvelle Fédération des syndicats palestiniens
  • Syndicat général des écrivains palestiniens
  • Syndicat des entrepreneurs palestiniens
  • Fédération des syndicats de professionnels de la santé
  • Syndicat palestinien des psychologues et des travailleurs sociaux.

Contacts :


Logistique de guerre : que défendent les États-unis ?

L’offensive lancée par les États-Unis et la Grande-Bretagne au Yémen contre les Houthis a été qualifiée par l’OTAN de «défense». Mais que défendent-ils et pour qui ? Quel est le sens politique de cette opération de défense des chaînes logistiques ?

L'abordage du Galaxy Leader, 19 novembre 2023

En solidarité avec la population de Gaza, des Houthis1 ont attaqué des navires qui commercent avec Israël. Après ces attaques, le nombre de conteneurs est passé de 500 000 par jour en novembre dernier à environ 200 000 par jour. Le nombre de navires qui ont traversé le Canal de Suez au cours des douze premiers jours de 2024 était de 544, contre 777 à la même période en 2023, soit une baisse de 40%. Par ailleurs, les navires qui transportent des denrées périssables ont préféré passer par le Cap de Bonne-Espérance.

Les effets du blocage imposé par les Houthis sur l’économie sont évidents, même s’ils restent limités : en Allemagne, Tesla a décidé de suspendre pendant deux semaines la production de son usine européenne, située près de Berlin, les conflits armés de la Mer Rouge créant une pénurie de composants. Au moment où le Royaume-Uni et les États-Unis optaient pour une intervention militaire contre les Houthis, l’entreprise de Musk annonçait qu'elle reprendrait sa production à plein régime au plus tôt le 12 février. En Italie, le groupe logistique SMET, par le biais de son PDG, Domenico De Rosa, a lancé une mise en garde :

Attention au risque important d’inflation dû à la guerre en Mer Rouge et à la nouvelle taxation européenne sur le transport maritime : les guerres ne produisent pas seulement des morts et des destructions, elles contribuent aussi énormément au changement des routes logistiques et modifient considérablement le temps et le coût des approvisionnements mondiaux.

Les déclarations de De Rosa sont intéressantes parce qu’elle montrent bien les enchevêtrements logistiques du capitalisme contemporain et pourquoi la crise de la Mer Rouge inquiète tant les partisans de l'économie du libre marché2 :

Le risque est élevé pour tout le monde parce que les Houthis prennent pour cible tout navire qui a selon eux des liens avec Israël. Nous savons cependant que l'organisation du transport maritime mondial est complexe et qu'il est difficile d’assigner un navire à une seule nation. Ce n'est pas seulement le pavillon qui compte : sont également en jeu la propriété du navire, la compagnie qui l'affrète et celle qui l'utilise. Pour lutter contre les attaques des Houthis, les États-Unis et la Grande-Bretagne sont en train de renforcer la présence de navires militaires dans la région.

Comme l’avaient déjà montré la pandémie et l’incident de l'Evergiven3, la Mer Rouge représente un goulet d'étranglement4 et un enjeu géopolitique majeur du commerce international. À titre d’exemple, il y a quelques jours seulement, COSCO, la compagnie publique chinoise spécialisée dans les services logistiques, a annulé toutes ses commandes à destination d’Israël, à l'instar de sa filiale, OOCL, en décembre dernier. C’est un signal clair envoyé par la Chine qui commence à comprendre que le temps de la retenue touche à sa fin.

Il est évident que tous les patrons du marché de la logistique sont furieux de la situation et que les pressions exercées sur l'administration Biden sont réelles.

Selon certains médias, les premiers plan d’attaque des positions militaires au Yémen ont été préparé il y a des semaines. Pourtant, l’administration étasuniennes émettait des doutes concernant la pertinence de telles attaques. Les risques de propagation du conflit et l’engagement direct dans la région à quelques mois des élections ainsi qu'un consensus international de moins en moins fort auraient dû décourager Biden. Mais il est clair que cela aurait été un énième aveu de la part des États-Unis, celui de ne plus pouvoir assurer d'être le garant militaire du «libre» marché. La nouvelle attaque de cette nuit5, malgré les déclarations du 12 janvier qui affirmaient qu'aucune autre opération n'était prévue. Cela montre que cette initiative n’a pas eu, pour le moment, l’effet escompté.

Luttes anticoloniales, crises économiques et tensions géopolitiques s'entremêlent de manière toujours plus évidente. Dans ce contexte, les seuls intérêts que nos gouvernements s’engagent à défendre sont ceux du grand capital et de la politique occidentale. De nouvelles brèches s’ouvrent.


Traduction de Strike. Texte initialement paru le 13 janvier 2024 sur Infoaut


  1. Les Houthis sont à l'origine une tribu zaydite du Nord du Yémen qui est active dans tout le pays depuis le début de la guerre civile en 2014. Leur émanation politique est connue sous le nom d'AnsarAllah. L'action militaire des Houthis s'ancre dans une séquence de dix ans de guerre dans la pays. Une situation jugée par l'ONU (avant le début des bombardements et de l'invasion terrestre de Gaza en 2023) comme la pire situation humanitaire depuis 1945. On pourra consulter cet article pour des développements plus précis ↩︎

  2. On ne peut s'empêcher de penser au discours prononcé par Christine Lagarde à Davos. Son discours a été l'occasion de dénoncer la "clique tribale" des économistes dont les modèles sont impuissants à penser les pandémies ou les perturbations des chaînes d'approvisionnement, montrant une fois encore leur inutilité pour la classe dominante. ↩︎

  3. Le navire Evergiven de la compagnie Evergreen avait bloqué le canal de Suez le 23 mars 2021 entraînant une importante perturbation des chaînes logistiques. ↩︎

  4. Environ 15% du commerce international transite par le détroit de Bab-el-Mandeb - un taux en croissance ces dernières années. Le trafic dans cette zone correspond à 40% des échanges Asie-Europe. ↩︎

  5. Les attaques des États-Unis et du Royaume-Uni n'ont pas cessé depuis sans que cela ne décourage les Yéménites. Comme le déclarait Biden lui-même le 19 janvier, "Est-ce que les bombardements vont arrêter les Houthis ? Non. Est-ce que nous allons continuer à les bombarder ? Oui" ↩︎


Grève des livreurs à Londres - Un bulletin de grève

À l'occasion d'un événement que nous organisons avec des camarades de Notes from Below le 11 février à Montreuil, nous traduisons et relayons un bulletin de grève. Ce bulletin de grève traite d'une grève des livreurs de nourriture en cours au Royaume-Uni commencée vendredi 2 février. La forme du bulletin de grève nous semble particulièrement intéressante comme outil de politique de construction des mobilisation.

La semaine dernière des milliers de livreurs de nourriture étaient en grève pour des augmentations dans plusieurs villes à travers le Royaume-Uni. Le texte qui suit est un bulletin de grève distribué par des soutiens. Une version imprimable sera disponible en plusieurs langues.

Bilans de la première grève

Le vendredi 2 février des milliers de livreurs de nourriture qui demandent une augmentation ont entamé une grève contre toutes les applications dans plus de 90 zones à Londres, Brighton, Liverpool, Bath et Glasgow.

La grève demandait une augmentation. En 2017, Deliveroo payait un minimum de £4 par course. Maintenant le minimum est de £3.15 pour les scooters et £2.80 pour les vélos. Cela représente une baisse de 40% de la paye réelle. Uber Eats a opéré des coupes similaires. C’était la plus grande grève jamais faite dans la livraison de nourriture au Royaume-Uni. Elle a ébranlé le management de ces applications.

Dans de nombreuses zones, les livreurs se sont concentrés localement et ont organisé des piquets pour fermer les dark kitchens et les restaurants clés. Dans certaines zones, les grévistes ont eu à faire face à beaucoup de livreurs qui brisaient la grève et essayaient de prendre leur travail. Dans d’autres zones, il était facile de convaincre chaque livreur de rejoindre la grève. Dans des zones où les livreurs étaient en mesure d’organiser une forte grève, cela a eu un gros impact - comme on a pu le voir avec les consommateurs qui se plaignaient en ligne et les commandes qui s'accumulaient dans les restaurants. Dans d’autres zones encore, non seulement les grévistes ont organisé des piquets mais les livreurs se sont rassemblés et ont organisé des cortèges à moto. Certains ont profité de ces cortèges pour répandre la grève dans de nouveaux secteurs.

La grève a aussi rassemblé des livreurs issus de différentes communautés ce qui n’était pas arrivé dans une telle proportion auparavant. Cela a constitué une étape importante pour nous renforcer. Deliveroo, Uber Eats, Just Eat et Stuart essaieront tous de dire que cette grève ne les a pas affectés pour nous démoraliser. Mais alors pourquoi ont-ils envoyé des messages de panique dans les restaurants à propos de la grève ? Pourquoi ont-ils énormément augmenté les primes pour le travail de nuit ?

Nous pensons qu’il est vraiment important de partager des informations sur ce qu’il est en train de se passer dans chacune des zones pour que nous soyons les plus efficaces possibles. Nous avons donc collecté des récits de livreurs dans plusieurs zones.

Earls Court

Je viens de commencer à travailler dans la zone. Je travaillais à Camden avant. J’ai rejoint le groupe de livreurs près du McDonalds. J’ai pris d’abord contact avec les Indiens. Au début, ils ne savaient pas quoi dire mais ensuite, ils ont dit qu’ils feraient grève. Mais ils ne parlaient pas avec les Brésiliens. Ils m’ont demandé de leur parler puisqu’ils ne savaient pas s’ils allaient faire grève. Je suis allé leur demander. Un des gars venait de se prendre une amende de stationnement de 85 £ et il était énervé du coup, il a dit que non. Et puis, on a vu les prix monter sur Deliveroo et ça nous a enthousiasmé. Alors, on a commencé à travailler comme un groupe et quand les autres livreurs arrivaient, on les persuadait de se mettre en grève. Certains membres de notre groupe ont été un peu rudes avec les briseurs de grève, mais la plupart d'entre nous se sont montrés amicaux. Nous avons dit qu'il y avait des milliers de chauffeurs en grève en ce moment à Londres, et que vous devriez nous rejoindre. Nous avons ajouté des personnes au groupe Whatsapp. Puis nous avons appris que d'autres zones étaient en grève. Puis 150 motos sont venues bloquer la route et nous avons fait le tour. Tout le monde est très enthousiaste à l'idée d'une nouvelle grève.

Nous savons que les entreprises sont très inquiètes car nous avons vu de faux comptes sur des groupes sur les réseaux sociaux qui essayaient de nous démoraliser. Mais on pouvait voir qu’ils étaient faux : quand je sors parler aux vrais gens, ils disent qu’ils veulent faire la grève tout le week-end.

J’ai fait ce métier pendant 6 ans. Le tarif était de £3.15 pour faire de très courts trajets où l’on pouvait quasiment marcher. Maintenant il faut faire 3 à 5 km pour gagner les £3.15. Ils disent que c’est l’algorithme, que c’est de sa faute, mais il y a bien quelqu’un qui l’a fait cet algorithme. Ils vous disent de refuser une course si vous ne la voulez pas mais si vous en refusez trop, il y a quelque chose de caché dans l’algorithme qui vous bloque pendant 30 minutes. Ensuite l’appli dit qu’ils ont besoin d’embaucher plus de livreurs parce qu’il n’y a pas assez de monde pour faire le travail ! Ce sont toutes ces raisons qui nous ont fait nous mettre en grève.

Whitechapel

20 livreurs bengalis et brésiliens ont fait fermer la dark kitchen ‘Editions’ à l’Assembly Passage à Whitechapel. D’autres livreurs ont aussi fermé une autre dark kitchen dans la zone et des restaurants voisins. Très peu de livreurs sont venus pour prendre les commandes, et ceux qui sont venus n’ont pas pu les prendre. Les livreurs disent qu’ils pensent que Deliveroo a perdu environ £30 000 à cause de la grève simplement à Editions, en se basant sur le nombre habituel de commandes en une soirée. J’ai demandé à tout le monde s’ils pensaient qu’une grève serait suffisante et s’ils seraient prêts à en faire plus. Les avis étaient partagés. Beaucoup de livreurs disaient qu’ils voulaient faire grève quelques jours supplémentaires, si l’on ne gagnait pas après le premier jour. Après quelques heures, des livreurs ont rejoint d’autres groupes qui tenaient des piquets de grève sur d’autres sites et conduisaient en groupe : c’était une bonne manière de se booster le moral.

Forest Hill

20 livreurs tenaient un piquet à la dark kitchen ‘Editions’ de Forest Hill. Quand plus de livreurs sont arrivés à la cuisine et ont appris pour la grève, la plupart a arrêté le travail et rejoint la grève. Seuls quelques-uns ont essayé de prendre des commandes et peu de temps après, le manager a désactivé l'application. Rien n'est entré ou sorti pendant des heures. La plupart des chauffeurs conviennent qu'une augmentation de salaire ne sera pas obtenue en une seule grève ; ils sont prêts pour une campagne plus longue. Quelques jours après la grève, les livraisons semblent être payées plus cher qu'auparavant. Les tarifs ont été légèrement revus à la hausse.

Nous allons publier d'autres bulletins de ce type et nous souhaitons partager des informations provenant de différentes régions. Envoyez-nous un message ou une note vocale sur whatsapp avec des informations de votre secteur +447598260453.

Comment gagner la grève ?

Nous avons parlé avec beaucoup de livreur sur la manière dont on peut obtenir l’augmentation qu’on mérite : voici nos idées sur ce qu’il faut faire.

La grève encore et encore jusqu’à la victoire

Il faut toujours plus d’un jour de grève pour gagner, après la grève de vendredi dernier, les managers sur les applications seront inquiets. Ils ont perdu beaucoup d’argent, mais ça va leur prendre du temps de trouver quoi faire. Depuis la grève, les managers sont très occupés à se réunir et à parler entre eux. Ils se demanderont s'il faut s'inquiéter sérieusement ou non. Des grèves de ce type ont déjà eu lieu à Londres, mais elles n'ont duré qu'une journée et se sont ensuite éteintes. Les managers vont probablement penser que ce sera pareil cette fois-ci. Ils ont beaucoup d’argent à la banque et peuvent résister à quelques grèves. Mais ce qui les inquiète, c’est que ces grèves continuent à se produire et qu’elles grossissent. C’est donc ça qu’on doit faire. Nous devons nous préparer à des grèves régulières et continues jusqu’à ce que les managers soit forcés d’écouter. Le slogan de nombreuses grèves réussies a été "nous faisons grève jusqu'à ce que nous gagnions !" Nous devons convaincre tous les conducteurs de le faire avec nous. Donc, si vous êtes d'accord, parlez à autant de conducteurs que possible de la nécessité de poursuivre la grève.

Grossir les rangs de la grève

Si nous pouvons faire grossir les grèves, cela coûtera plus d’argent aux applications et cela leur fera plus peur. Plus la grève est grande, moins il y aura besoin de faire grève longtemps avant de gagner. Cela peut prendre un certain temps pour que la grève prenne de l'ampleur - nous devons nous rendre dans de nombreuses zones qui n'ont pas fait grève la semaine dernière et les convaincre de s'impliquer. Si nous acceptons de faire des grèves régulières une fois par semaine au cours des prochaines semaines, cela peut inciter les chauffeurs de nombreuses autres régions à s'impliquer. Il y a deux ans, de grandes grèves de coursiers ont eu lieu dans le nord de l'Angleterre. Ces grèves ont été lancées par des livreurs de Sheffield, membres du syndicat IWGB. Ils ont fait grève plusieurs jours par semaine et, entre les grèves, ils sont allés travailler dans différentes villes pour parler aux gens. Grâce à leur travail acharné, la grève s'est étendue à dix villes. Nous devons étendre la grève à tous les quartiers de Londres et à d'autres villes. Alors, si vous êtes d'accord, assurez-vous que votre zone est en grève, puis essayez d'aller travailler dans une zone voisine quelques jours cette semaine pour parler aux gens. Ou alors, réunissez un groupe de personnes du secteur où vous travaillez normalement et allez ensemble parler aux gens de différents secteurs pour qu'ils se joignent à la grève.

Garder le moral et communiquer régulièrement avec les autres livreurs

Beaucoup de livreurs dans votre zone ne sauront pas grand-chose de ce qu’il se passe. Nous devons nous assurer qu’ils comprennent bien les choses, sinon ils seront rapidement déboussolés et démoralisés et ne continueront pas à se joindre aux grèves. Créez un groupe Whatsapp local s'il n'y en a pas déjà un et demandez à tous les livreurs de votre zone de le rejoindre, ainsi que les grands groupes de la ville. Partagez des infos régulièrement sur ce qui se passe dans les différentes parties de la ville, afin que tout le monde puisse voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Réunissez-vous face à face et discutez ensemble de ce qui se passe, de ce qui fonctionne bien dans la grève et de ce qui doit être fait pour l'améliorer.

Se coordonner au-delà de notre zone

Les gens qui ont appelé à la grève vendredi ont fait du très bon travail. Mais ils ne sont qu'un petit nombre de personnes et il y a beaucoup de travail à faire pour eux seuls. Nous devons tous les aider. Chaque groupe de livreurs dans chaque petite zone devrait élire des capitaines pour assurer la coordination avec les autres zones. Les capitaines peuvent se réunir et convenir de plans pour les grèves à venir, et peuvent également coordonner des visites dans de nouvelles zones pour les rallier à leur cause.

Qu'en pensez-vous ? Si vous avez des idées pour gagner la grève, envoyez-les nous à +447598260453.