Des institutions statistiques pour un mouvement révolutionnaire terrestre

Le développement de la statistique publique est indissociable du gouvernement des territoires et des populations. Mais ces méthodes pourraient aussi aider à structurer les débats stratégiques entre les Soulèvements de la Terre et les organisations alliées. Cela suppose d'étudier l'histoire des statistiques depuis les mouvements sociaux, pour construire des institutions anti-autoritaires.

Répartition des zones productives de la Terre, graphique issu de l'Atlas de la société et de l'économie d'Otto Neurath

Un projet révolutionnaire naissant

Les récentes convergences entre mouvements d'action directe, luttes locales, coalitions, naturalistes, cantines de luttes et initiatives d'installation paysanne font entrevoir en France la possibilité d'un mouvement révolutionnaire ancré dans des territoires. Ce projet s'exprime assez clairement dans 2 brochures récentes de comités locaux des Soulèvements de la terre : Reprendre, démanteler, communiser1 et Appel à constituer des greniers des soulèvements.2 Voici les éléments stratégiques principaux que j'en retiens :

Quelle que soit la manière dont ce mouvement s'organisera, il est probablement voué à se complexifier : agrégeant une plus grande quantité et diversité de groupes, mobilisant de plus en plus de personnes et de ressources, s'ancrant dans de plus en plus de lieux, etc. Je défends ici l'hypothèse que pour accroître ses capacités de coordination et de stratégie, ce mouvement devra développer des outils pour (auto)gérer cette complexité. Pour être plus précis, je pense qu'il pourrait être intéressant de construire un organe statistique, responsable d'agréger les informations qui intéressent le mouvement.

Dans une certaine mesure, ce travail est déjà en cours à travers ce que certain·es appellent "enquête" ou "veille". Ma proposition implique de :

Les 3 sections qui suivent exposent des fonctions que cet organe statistique pourrait remplir, et les 3 suivantes donnent des pistes sur la manière dont il pourrait fonctionner.

Suivre et débattre de nos objectifs

J'entends souvent des camarades exprimer leur désarroi face à la difficulté de savoir si les mouvements écologistes atteignent réellement les objectifs qu'ils se fixent. Et à juste titre : les institutions statistiques étatiques produisent rarement le genre de données et de chiffres qui peuvent nous servir. Au mieux peut-on manipuler et remettre en forme certaines bases de données ouvertes.3 La plupart du temps, nous devons bricoler nous-même le nombre de fermes-usines en France, le taux de croissance de l'agrivoltaïsme, les cartes des mégabassines.4

En se dotant de capacités statistiques plus élevées, on pourrait mieux évaluer si l'on est en train de gagner sur tel ou tel objectif. On pourrait par exemple déterminer l'évolution du volume d'eau privatisé en fonction des années, celle du pourcentage de terres agricoles accaparées par l'industrie ou encore celle de la surface des routes sur le territoire.

Sur le plan tactique, on pourrait comparer des estimations du coût économique total des actions réalisées contre une grande entreprise avec les profits qu'elle tire des projets visés. Ou encore estimer sous quel seuil de rentabilité les entreprises d'un secteur donné abandonnent un aménagement.

Les résultats seraient certainement déprimants, mais ils enclencheraient peut-être des discussions stratégiques importantes : quels objectifs semblent réalisables ? Est-ce qu'on doit les considérer comme des fins ou des moyens ? Quelles dynamiques plus globales ont eu un effet sur nos objectifs, et peut-on agir dessus ?

Compter nos forces

Une autre mission qu'on pourrait attribuer à cet organe statistique, qui me semble la plus importante, c'est celle d'évaluer nos ressources. Quiconque a déjà participé à l'organisation d'une mobilisation sait l'importance et la difficulté de connaître ses propres forces, et de savoir sur quelles forces extérieures on peut compter. Ces questions peuvent également être posées à l'échelle d'un mouvement.

On pourrait ainsi tenter de répondre à un ensemble de questions sur la capacité du mouvement à subvenir à ses besoins essentiels :

Répondre à ces questions permettrait de mieux comprendre la géographie du mouvement, là où le plus de ressources peuvent être mobilisées, sans nécessairement produire d'engagement formel de la part des répondant·es. S'ils étaient produits chaque année, ces chiffres et cartes aideraient à suivre l'évolution de nos capacités.

Selon la situation et les besoins, ces informations pourraient circuler dans différents espaces avec différents niveaux de confidentialité. Elles pourraient par exemple aider à planifier et dimensionner des actions de masse, en particulier si elles sont associées à des bases de contacts. Il faudrait alors les diffuser de manière très restreinte. Si une grève générale ou une situation pré-révolutionnaire se présente, les processus de collecte d'informations statistiques déjà constitués aideraient à évaluer combien de temps elle peut être tenue et sous quelles conditions. Dans ce cas, des informations générales pourraient être publiées régulièrement dans des journaux, des tracts ou encore sur des réseaux sociaux, pour informer le débat politique à grande échelle.

D'autres questions pourraient concerner la composition du mouvement :

Consolider le mouvement

Jusqu'ici, je me suis exprimé comme s'il existait un mouvement unifié, ce qui est évidemment loin d'ête le cas. Mais je pense que l'organe statistique pourrait accélérer sa stabilisation. C'est à la fois une vertu et un danger de la statistique : elle solidifie la réalité qu'elle décrit.

Premièrement, la création de cet organe permettrait un rapprochement des composantes du mouvement. Il faudrait en réunir le plus grand nombre possible, afin de décider collectivement des chiffres à produire, et avoir l'accord de différents groupes pour fournir des données. Chaque groupe — comités locaux des Soulèvements, de Solidaires, d'Extinction Rébellion, luttes locales — pourrait s'engager à remplir chaque année un questionnaire. Iels pourraient par exemple y signaler les projets nuisibles de leur territoire, décrire les liens qu'iels ont noué avec d'autres organisations et lister les ressources matérielles dont iels disposent. La mise en place de ces procédures et les décisions collectives sur le contenu des questionnaires amènerait probablement à faire converger les objectifs des composantes et à densifier leurs liens.

Deuxièment, cet organe accroîtrait l'engagement des membres et des collectifs. Si dans un questionnaire anonyme je réponds que je peux mettre à disposition mon van dans le Sud de la France, je me sentirai probablement engagé à le fournir. Je sais aussi que lorsqu'on discutera d'actions à mener dans le Sud de la France, on comptera potentiellement sur la disponibilité de mon van, même si on ne sait pas nécessairement que c'est le mien. Le pouvoir qui est produit par ces processus d'écriture ne doit pas être pris à la légère (j'y reviendrai plus tard), mais la possibilité de compter sur des ressources tout en accroissant l'engagement des membres me semble valoir le risque.

S'appuyer sur les pratiques présentes et passées

Tout ce qui précède ne sort pas de mon imagination. Ces possibilités sont déjà présentes dans les mouvements sociaux actuels ou passés, et l'on peut s'appuyer dessus pour construire les procédés dont on aura besoin.

En premier lieu, les ONG (Oxfam, Greenpeace, les Amis de la Terre, Climate Action Network) ont une tradition de production de connaissances assez poussée, qui incluent enquête de terrain, recherches documentaires et manipulation de jeux de données. Leur proposer de contribuer à cet organe statistique permettrait de se rapprocher de ces militant·es, souvent peu présent·es dans les luttes locales.

Deuxièmement, certains de ces savoirs sont déjà mis en oeuvre au sein du mouvement des luttes locales. Terres de luttes a ainsi réalisé avec d'autres organisations 2 rapports employant des méthodes statistiques. Projet local, impact global estime la compatibilité des grands projets d'aménagement actuels avec les objectifs de transition écologique5, et Les David s'organisent contre Goliath fait un état des lieux du mouvement des luttes locales6. De plus, la Déroute des routes, coalition contre les projets routiers, a récemment diffusé à ses plus de 50 collectifs membres un questionnaire similaire à ceux décrits par cet article. Enfin, la grande majorité des luttes locales a probablement déjà produit des documents de contre-expertise. Cela implique souvent de critiquer les chiffres avancés par les entreprises et institutions, et donc de comprendre comment ils sont produits. Il existe donc déjà une grande diversité de savoirs sur laquelle pourrait s'appuyer la création de cet organe.

Plus généralement, il est courant que des personnes et organisations qui défendent des intérêts communs se dotent de processus de collecte d'informations autonomes. Les lobbys du pétrole, de l'agro-industrie, de l'aviation, du transport maritime ne manquent pas d'assembler diagrammes, cartes et textes dans de beaux rapports agrémentés d'images Stock. À l'inverse, dès le début du 20ème siècle en France, en Belgique et en Suisse, les syndicats produisaient leurs propres statistiques. Elles pouvaient concerner l'organisation des sections ou encore les grèves, et nécessitaient parfois de transmettre des questionnaires aux antennes locales.7 Pour bien concevoir cet organe statistique, il y aurait ainsi toute une histoire de la statistique par les mouvements sociaux à revisiter. On pourrait par exemple étudier le contexte de production de l'étude Les Chômeurs de Marienthal, réalisée en 1930 par des militant·es du Parti socialiste autrichien et des syndicalistes 8, l'indice des prix produit par la CGT jusqu'en 1990, ou encore la contre-enquête statistique du mouvement des intermittent·es du spectacle dans les années 2000.9

Profiter du déploiement du mouvement

Outre les savoirs statistiques déjà existants dans le mouvement, plusieurs évolutions au sein des Soulèvements de la terre me font penser que c'est le bon moment pour lancer cette réflexion.

En premier lieu, la naissance de presque 200 comités locaux a ouvert de nouvelles perspectives au sein des Soulèvements, que ce soit en termes tactiques ou d'organisation. Du côté tactique, l'appel à actions décentralisées contre Lafarge et le monde du béton10 diffère d'autres appels passés — comme Agir 17 contre la réintoxication du monde — en ce qu'il s'adresse avant tout aux comités locaux. Il aidera ainsi à éprouver les capacités de mobilisation interne des Soulèvements. Du côté de l'organisation, des changements progressifs semblent être en cours dans la manière de planifier une saison d'actions. Les comités assurent aux Soulèvements un ancrage territorial très large, ce qui permet de nouer des liens plus efficacement avec des luttes locales et ainsi de faire émerger plus de propositions. Toutefois, les décision concernant les saisons restent encore dans les mains de quelques dizaines de personnes.11

Je pense partager avec beaucoup de camarades des comités locaux (j'oserais dire : la majorité) l'idée que les Soulèvements doivent rapidement s'horizontaliser. Ce n'est d'ailleurs pas incompatible avec l'organisation d'actions offensives : Ende Gelände a depuis longtemps séparé les moments annuels de définition des cibles, où tous·tes les membres sont convié·es à participer, des coordinations d'actions. Or, c'est précisément pour soutenir ce genre de rassemblements qu'un organe statistique pourrait s'avérer le plus pertinent. Des brochures sur les capacités des Soulèvements et le suivi des objectifs pourraient être distribuées en amont, puis fournir la base des discussions stratégiques. On pourrait aussi imprimer en grand format les cartes produites pour des sessions de travail en petit groupe. Une fois les cibles définies pour la saison, les données à produire par la suite pourraient être rediscutées collectivement, pour qu'elles suivent les évolutions du mouvement.

De plus, les comités locaux permettraient de mettre en oeuvre très concrètement cet organe statistique. Une grande partie de leur activité consiste déjà à recenser les aménagements qui font l'objet d'oppositions sur leur territoire et à observer les évolutions du foncier. Il suffirait que ce travail soit transmis sous une forme exploitable — un tableur partagé ou un formulaire par exemple — à quelques personnes pour que des synthèses puissent être produites. À part les informations qui demandent des savoirs spécialisés, la plupart de celles listées dans cet article pourraient facilement être recueillies. Cela ne demanderait pas beaucoup de travail, peut-être une réunion tous les 6 mois avec un maximum de membres du comité local. Ce mode de fonctionnement peut paraître rudimentaire, mais c'est de cette manière que les premiers bureaux de statistique nationaux travaillaient.12

Enfin, un groupe d'enquête permanent est en cours de formation aux Soulèvements national, là où auparavant les enquêtes étaient liées à des actions spécifiques. Il permettra de mieux comprendre les acteurs et les infrastructures engagées dans des activités nuisibles (OGM, agrivoltaïsme, béton, etc.), pour mieux identifier les points sensibles de cette activité et donner des pistes d'actions. Il devrait également aider à la production d'argumentaires solides et participer aux repérages tactiques. Je pense qu'on pourrait aussi lui confier la coordination d'une remontée d'informations depuis les comités, idée qui est d'ailleurs revenue à plusieurs reprises au cours d'une discussion sur la création de ce groupe.

Une statistique anti-autoritaire

La statistique est aujourd'hui largement considérée à gauche comme un outil de contrôle au service des dominant·es. À l'origine "science de l'État", elle s'est développée à partir du 17ème siècle pour faciliter le gouvernement de territoires et de populations par les États-Nations. Aujourd'hui, elle est associée au néolibéralisme, au New Public Management et aux métriques de performance au travail. Mais ça n'a pas toujours été le cas : avant les années 2000, elle était aussi vue comme un levier important de critique sociale, permettant d'objectiver la société face aux discours dominants.13

Cette genèse ne doit donc pas nous écarter a priori des méthodes et savoirs statistiques, mais plutôt nous inciter à comprendre précisément ce qui en a fait des instruments d'oppression dans certains cas, et d'émancipation dans d'autres. Par exemple, les bureaux de statistiques nationaux ont traditionnellement produit leurs chiffres selon la hiérarchie suivante :

  1. Le gouvernement décrète les statistiques à produire et alloue les moyens.
  2. Le bureau national de statistiques détermine la méthode.
  3. Les autorités locales, individus ou organisations répondent aux questionnaires.
  4. Le bureau calcule et publie les résultats.
  5. Le gouvernement s'appuie sur les résultats pour justifier des politiques publiques.

Il est évident que l'on ne peut pas transposer cette structure à un mouvement qui se veut démocratique. À l'inverse, on pourrait mettre en place des moments annuels de décision sur les statistiques à produire, sur la méthode employée et les engagements à répondre que prennent les collectifs ou les personnes. Pour éviter la création d'une élite décisionnaire, on pourrait instaurer des rotations et transmissions régulières des membres de l'organe statistique, et garantir qu'iels viennent d'organisations diversifiées.

Ces questions politiques amèneront inévitablement des questions méthodologiques. Par exemple, pour que tout le monde puisse comprendre les méthodes utilisées, on pourrait renoncer à des outils mathématiques trop complexes. Un débat important devra avoir lieu sur la notion de représentativité. En effet, comme il est souvent trop coûteux de faire des enquêtes exhaustives, les statisticien·nes ont souvent recours à un ensemble de méthodes garantissant que l'échantillon sélectionné est "représentatif" d'un territoire, d'une profession, d'un genre, etc. Mais on peut se demander si on a les moyens et le besoin de créer des chiffres représentatifs. Il ne me semble par exemple pas souhaitable d'obliger les membres ou les collectifs du mouvement à participer à une enquête statistique. On peut donc difficilement utiliser des échantillons aléatoires, qui est la méthode la plus courante et la plus fiable.14 De plus, pour les chiffres qui servent à compter nos forces, on pourrait considérer que le fait qu'un collectif réponde signifie qu'il est plus susceptible de mobiliser ses ressources lorsque le mouvement en a besoin. Le chiffre produit ne serait donc pas représentatif de toutes les ressources du mouvement, mais donnerait tout de même une bonne idée de ses capacités de mobilisation.

Il faut également anticiper les formes de répression que l'existence de ces données pourraient engendrer. Cela amènera à des choix sur les outils utilisés, les méthodes de collecte et les espaces de diffusion. On pourrait par exemple poser que les données envoyées à l'organe statistique concerneront toujours des collectifs ou des lieux, jamais des individus. Chaque collecte pourrait être plus ou moins accessible : la liste des sites de Lafarge-Holcim peut être diffusée sans danger, mais celle des lieux volontaires pour accueillir des militant·es devrait être tenue plus secrète.

Enfin, il faudra être attentif·ves à l'homogénéisation que la pratique statistique peut introduire. En effet, le fort développement de la statistique française après la Révolution de 1789 repose sur une vaste entreprise d’uniformisation des territoires : systèmes de mesure, langue, droit, corporations, découpages administratifs, etc. De même, on peut dire aujourd'hui qu'il existe une économie nationale égyptienne parce que l'État a tenté de la mesurer, ce qui a conduit à normaliser les pratiques économiques.15 Il faut donc garder à l'esprit qu'essayer de créer des connaissances générales sur le mouvement peut amener à ignorer voire écraser les spécificités locales.


  1. Comité Caennais des Soulèvements de la Terre. (2023). Reprendre, démanteler, communiser. lessoulevementsdelaterre.org. https://lessoulevementsdelaterre.org/comites/reprendre-demanteler-communiser ↩︎

  2. Comité Rennais des Soulèvements de la Terre. (2023). Appel à constituer des greniers des Soulèvements. https://expansive.info/Appel-a-constituer-des-greniers-des-Soulevements-3998 ↩︎

  3. Comme l'a fait Notre maison brûle pour les risques industriels : https://dangersindustriels.gogocarto.fr/map ↩︎

  4. https://umap.openstreetmap.fr/fr/map/bassines_779169 ↩︎

  5. Louis, C.-A., & Watier, A. (2022). Projet local, impact global : (In)compatibilité entre les objectifs de transition écologique et la réalité de terrain ? https://terresdeluttes.fr/wp-content/uploads/2022/05/Etude_BLevolution_Projet-local-impact-global.pdf ↩︎

  6. Vacher, K. (2021). Les David s’organisent contre Goliath. État des lieux des mobilisations locales contre les projets inutiles, imposés et polluants en France. https://terresdeluttes.fr/wp-content/uploads/2021/11/Les-David-sorganisent-contre-Goliath.pdf ↩︎

  7. Quelques sources que j'ai à peine parcourues à ce propos : Ochandiano, J.-L. de. (2004). Processus identitaires dans le monde ouvrier (1848-1940).Le cas du Bâtiment de Lyon. Siècles. Cahiers du Centre d’histoire « Espaces et Cultures », 19, Article 19. https://doi.org/10.4000/siecles.2482 ; Perrot, M. (2013). Chapitre I. Les sources de l’histoire des grèves et leur évolution au 19e siècle : Contribution à l’étude de la sociologie empirique. In Les ouvriers en grève. Tome 1 : France 1871-1890 (p. 15‑47). Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales. https://doi.org/10.4000/books.editionsehess.150 ; Vandaele, K. (2010). Les statistiques de grève et leur exploitation. Courrier hebdomadaire du CRISP, 2079(34), 5‑42. https://doi.org/10.3917/cris.2079.0005 ↩︎

  8. https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Ch%C3%B4meurs_de_Marienthal ↩︎

  9. Didier, E., & Tasset, C. (2013). Pour un statactivisme. La quantification comme instrument d’ouverture du possible. Tracés. Revue de Sciences humaines, 24, Article 24. https://doi.org/10.4000/traces.5660 ↩︎

  10. Les Soulèvements de la Terre. (2023, novembre 5). Appel international à des journées d’actions contre Lafarge et le monde du béton. Topophile. https://topophile.net/savoir/appel-international-a-des-journees-dactions-contre-lafarge-et-le-monde-du-beton/ ↩︎

  11. À défaut de trouver en ligne les textes diffusés en interne à propos des processus de décision, je peux relayer le cri d'insatisfaction d'un·e camarade anonyme : Anamas Pamous. (2023). Le son et l’amplitude. Lettre ouverte aux Soulèvements de la terre. lundimatin. https://lundi.am/Le-son-et-l-amplitude-Lettre-ouverte-aux-Soulevements-de-la-terre ↩︎

  12. Desrosières, A. (2010). La politique des grands nombres. Histoire de la raison statistique. La Découverte. ↩︎

  13. Desrosières, A. (2014). Prouver et gouverner. Une analyse politique des statistiques publiques. La Découverte. https://www.cairn.info/prouver-et-gouverner--9782707178954-p-31.htm ↩︎

  14. À noter que le rapport de Terres de luttes sur les luttes locales a été confronté au même problème. Les enquêteur·rices ont utilisé une méthode par "panachage", qui consiste à s'assurer que les collectifs répondants sont les plus diversifiés possibles. ↩︎

  15. Desrosières, A. (2010). La politique des grands nombres. Histoire de la raison statistique. La Découverte. ↩︎